Interview avec un élève officier de l’École Navale
Lors de la visite des Bâtiments-école à Oslo ce week-end, l’Ambassade de France a rencontré l’un des élèves pour en apprendre plus sur la formation de l’École navale de Brest.
Bonjour ! Pourriez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Je m’appelle Wladimir et je suis entré à l’École Navale en 2020 après trois ans de classe préparatoire à Paris. C’est ma troisième corvette sur bâtiment école. Les corvettes sont les périodes de mer qui nous amènent à faire de la navigation et à appliquer tous les cours pratiques que nous avons eus, comme la théorie de navigation et la théorie de manœuvre.
Pourriez-vous nous expliquer les noms des différentes corvettes et plus particulièrement celui de « corvette gants blancs » ?
La première année, on parle de « corvette fistot » parce que dans le vocabulaire de l’Ecole Navale, les premières années sont des fils et les deuxièmes années sont les pères. On est des aspirants. La deuxième année, la première corvette est un aspi-un et le deuxième, qui est la dernière corvette que on fait dans notre scolarité, est la corvette de gants-blancs. C’est celle où on peut être lâchés en tant que chef de quart, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’instructeur avec nous. A ce moment, la tradition veut qu’on enfile l’uniforme avec les gants blancs. Les gants blancs signifient que le chef de quart qui est lâché a la confiance du commandant. Dans son quart, il gère ses équipes de telle manière à ce qu’il n’a rien à toucher. On garde ce symbole.
Quelle est la spécialité des navires écoles par rapport aux autres bâtiments de la Marine ?
Ils sont dédiés à l’instruction des élèves, en particulier de tous les futurs chefs de quart. C’est le bâtiment de la Marine sur lequel on va apprendre la navigation.
Pourriez-vous nous présenter le quotidien sur un navire ?
Sur un bâtiment-école, la journée est divisée en quarts, ce sont des périodes de quatre, trois ou deux heures. Une journée commence à minuit, il y a un quart de minuit à 4h, puis de 4h à 8h, 8h à midi, et ainsi de suite. Toutes ces périodes font qu’un groupe d’élèves peut conduire, supervisé par un instructeur. La journée se passe comme ça pour les élèves avec tous les repas et les activités. Il y a également des exercices de sécurité, des exercices de navigation, des simulations et des évolutions tactiques avec les autres bateaux.
Comment se déroule la formation d’un élève officier ?
Pour rentrer l’École Navale, on est obligé de passer le concours des grandes écoles d’ingénieurs. L’école navale recrute sur concours des écoles d’ingénieurs. On fait une classe prépa qui dure au minimum deux ans, parfois trois. Ensuite, la rentrée se fait en fin août de l’année qui suit le concours. Après, toute l’année, on a des formations qui alternent entre trois domaines : la formation maritime théorique, qui est à terre ; la formation pratique, qui se déroule en corvette ; et la formation humaine militaire, qui implique des exercices à terre avec des armes de marche, des exercices éprouvants, et qui abordent aussi des notions d’éthique, de philosophie et de relations internationales. Comme l’École Navale est une école d’ingénieurs, on suit une formation scientifique qui nous amène à un diplôme d’ingénieur à la fin des trois années à l’école navale. La formation se déroule autour de ces trois domaines qui alternent tout le temps et se complètent.
Qu’est-ce qui vous a encouragé à suivre cette formation ?
Il y a trois raisons qui s’emmêlent : le but de commander dans le sens où on a une équipe sous nos ordres et comment pouvoir les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes, et nous aussi, comment donner le meilleur de nous-mêmes. L’aspect maritime qui est très exigeant, qui rejoint du coup le premier point, et puis le fait de servir son pays par un moyen qui est assez exceptionnel, qui permet de voyager, qui permet d’avoir une ouverture du monde assez énorme, et puis de découvrir des métiers. La marine est une armée qui propose une tonne de métiers, c’est très large.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
C’est difficile. Ce qui m’intéresse est les sous-marins. Je ne suis pas encore sûr, il me reste encore un peu de temps pour y réfléchir. C’est une carrière où je m’adapterai à ce qu’on va me demander et ce qui m’intéressera. C’est assez génial.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un envisageant de rejoindre l’École Navale ?
C’est vraiment une formation qui est épanouissante. Le cadre de l’École Navale est vraiment magnifique. Quand on est en cours, un bateau peut nous proposer d’embarquer. On accumule de l’expérience pour arriver au produit fini de l’élève de l’école navale après trois ans de formation.
Pour plus d’information voir le site de l’École Navale.